Une journée à Kamakura, une belle escapade depuis Tokyo

Une journée à Kamakura - Bord de mer Japon - Blog au gré des continents

Dans la baie de Sagami, à 50 kilomètres de Tokyo, réside Kamakura, l’une des plus belles station balnéaire du Japon. Le weekend, les familles tokyoïtes aiment passer la journée à Kamakura pour son atmosphère tranquille. Dès les abords de la gare, un délicieux parfum iodé embaume l’air. Un pittoresque tramway mène jusqu’à la jetée, le long de la côté de Shozan. Temples zen, échoppes de l’époque Meiji et sentiers de randonnée s’égrènent alors le long de l’océan. De son grand Bouddha au superbe Hase-dera, je vous partage ma journée à Kamakura, escapade à l’aura singulière.  


Kamakura, ancienne capitale impériale

Voyage au Japon - Temple bouddhiste - Blog au gré des continents

L’abondance de temples à Kamakura s’explique par la richesse de son passé. Faste séculaire, l’époque de Kamakura s’étendit de 1185 à 1333, période où maints édifices furent construits.

💡À savoir : Les voyageurs combinent souvent la visite de Kamakura à celle d’Enoshima dans la même journée. Je vous conseille plutôt de passer la nuit à Kamakura, et découvrir Enoshima le lendemain. Attention, les temples ferment tôt, en général vers 17h00.

Comment se rendre à Kamakura depuis Tokyo ?

Depuis Tokyo, le plus direct pour se rendre à Kamakura est d’emprunter la ligne pour Yokohama depuis Shinjuku puis la Yokosuka Line qui mène jusqu’à la station balnéaire. Comptez 1h00 de trajet depuis Shinjuku.

💡À savoir : Selon votre localisation dans Tokyo, le trajet peut rapidement s’allonger, impactant votre temps sur Kamakura. Le site Hyperdia est très fiable pour estimer vos déplacements au Japon.

Comment se déplacer ?

À Kamakura, il y a 3 gares majeures :

  • Kamakura Station, la plus centrale
  • Kita-Kamakura, plus au nord
  • Hase, sur la ligne de train local Enoden, vers Enoshima

➡ Prévoyez des baskets, vous risquez de marcher entre les différents temples de la ville.

💡À savoir : La ligne de train Enoden est partilièrement pittoresque. La voie ferrée jalonne temples, torii et la côte du Pacifique, décor de choix pour les animés et les otaku, fans de trains.

Guide pour une journée à Kamakura

Départ de : Kita Kamakura à 8h30 Arrivée à : Kamakura Station vers 17h

🚶Distance : 8 kilomètres ⏱️ Durée de visite : 11h


Premières impressions au temple Engaku-ji 

Note : 4 sur 5.

️Ouverture : 8h30-16h00

Comment s’y rendre ? Face à la station Kita Kamakura

La journée débute par l’exploration de l’Engaku-ji. Situé à deux pas de la gare Kita Kamakura, l’Engaku-ji est l’un des 5 grands temples zen de la ville. Dès l’entrée, la majestueuse porte Sanmon à 2 étages donne le ton. Dragon blanc, cloche géante et dent de Bouddha sont un paerçu de ses trésors.

Au delà de ses splendeurs, la vingtaine de pavillons se dissimule au cœur d’une nature exubérante. À flanc de montagne, un chemin vallonné réserve une superbe vue sur les toits de chaume et d’ardoise des bâtisses. Une fois redescendue, la dégustation d’un thé matcha à l’ombre du pavillon Butsunichian clôture joliment ma visite.

💡À savoir : L’Engaku-ji fut construit en 1282, à la suite d’une tentative d’invasion de l’archipel par Gengis Khan, le grand Empereur mongol. Le temple rend hommage aux combattants des deux nations qui perdirent la vie.


Kencho-ji 

Note : 5 sur 5.

️Ouverture : 8h30-16h30

Comment s’y rendre ? 15 minutes à pieds depuis l’Engaku-ji

Situé à une quinzaine de minutes, le Kencho-ji se démarque par sa monumentalité. Ici, la proéminence des édifices boisés n’ont d’égal que leur beauté. La porte Sanmon, elle aussi remarquable, est classée bien culturel important. Dans son alignement, les pavillons aux toits arqués s’érigent. Parmi toutes les salles, le Hatto est la plus finement ouvragée. S’ensuit l’un des bâtiments majeurs, le Hojo et son jardin zen féerique, bordé de bonsaï et de cours d’eau tranquilles.

Ceint de collines, le Kencho-ji mène à une volée d’escaliers pentus. Pléthore de drapeaux bordent l’ascension jusqu’au sanctuaire Hansobo, gardées par de magnifiques statues de Tengu. Apothéose du parcours, le sommet réserve une magnifique vue sur le mont Fuji par temps clair.

💡À savoir : Le temple Kencho-ji est aussi l’un des points de départ de la randonnée de Tenen, superbe promenade hors des sentiers battus à Kamakura.


Shopping aux abords du sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu

Voyage au Japon - Sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu - Blog au gré des continents

Note : 3.5 sur 5.

️Ouverture : 6h00-20h00

Comment s’y rendre ? 10 minutes à pieds depuis le Kencho-ji

Je délaisse la quiétude des temples du nord pour l’animé Tsurugaoka Hachiman-gu. Coeur battant de Kamakura, il est le sanctuaire majeur de la ville. Dédié à Hachiman, le dieu de la guerre, une ruelle commerçante précède son entrée, marqué par un grand torii vermillon. L’allée est idéale pour flâner d’échoppes en stands de street food, avant une balade digestive dans l’enceinte du sanctuaire.

💡À savoir : Le sanctuaire Tsurugaoka Hachiman-gu a l’avantage d’être ouvert assez tard, ce qui permet de le découvrir en fin de journée avant de rentrer sur Tokyo.


Escapade zen dans la bambouseraie de l’Hokoku-ji

Note : 5 sur 5.

️Ouverture : 9h00-16h00

Comment s’y rendre ? 5 minutes de bus depuis le Tsurugaoka Hachiman-gu

Retour au calme après notre halte gourmande. À l’est de la ville, le temple Hokoku-ji abrite une bambouseraie secrète. Contrairement à la célèbre forêt de bambous d’Arashiyama, celle de Kamakura se veut plus confidentielle…

Une fois dans l’enceinte du temple, la canopée des feuillages créé une lumière tamisée, sensation presque ouatée. Quelques lanternes moussues précèdent les tiges longilignes des bambous. Attenante, une jolie maison de thé permet d’apprécier un matcha dans un cadre feutré. Le chuchotement des visiteurs et le bruissement des feuillages s’apparente à un cocon luxuriant. En fin de journée, juste avant la fermeture de l’Hokoku-ji, l’atmosphère est encore plus belle…

💡À savoir : Attention, le temple ferme assez tôt si vous souhaitez le visiter, anticipez votre venue.


Le temple Zeniarai Benten, pépite méconnue à Kamakura  

Note : 5 sur 5.

️Ouverture : 8h30-16h30

Comment s’y rendre ? 10 minutes de bus et 20 minutes de marche

Cap vers l’ouest de la ville cette fois-ci, dans un quartier résidentiel, presque rural. La petite marche pour s’y rendre en vaut la chandelle. Une route étroite précède à l’entrée d’une grotte, étonnant chemin vers le Zeniarai Benten. L’issue du tunnel débouche sur une immense clairière baignée de soleil. De magnifiques torii en bois sont léchés par la douce lumière.

Au delà de l’influence entre bouddhisme et shintoïsme, la configuration du temple est unique. Cerné de parois rocheuses, il est invisible depuis l’extérieur, véritable halo de zénitude. Seul un étroit escalier, départ d’une randonnée permet d’y accéder en dehors de la grotte.

Les propriétés magiques de l’eau de la grotte apporteraient fortune aux japonais. Pour ce faire, l’argent doit être placé dans un panier tressé qui au contact de l’eau apportera richesse.

💡À savoir : Au sein du temple, un petit kiosque, le Bentenjaya Teahouse vend de délicieux dango, ces brochettes de riz nappée de sauce soja sucrée. Tout proche, le cafe gula est un superbe salon de thé.


Dans la forêt de Kamakura, le Sasuke Inari-jinja

Note : 5 sur 5.

️Ouverture : 9h00-17h00

Comment s’y rendre ? 10 minutes à pieds

Non loin du Zeniarai Benten, une rue sinueuse mène à l’orée des bois. Une ribambelle de drapeaux rouges entourent un escalier de pierre, vers les profondeurs de la forêt, et, une centaine de torii vermillons jalonnent le chemin. Le soleil perce la cime des pins, créant une ambiance enchanteresse dans ce sanctuaire méconnu.

Après la courte ascension, différents chemins de terres se déploient sous les arbres majestueux. D’innombrables renards en porcelaine sont dissémenés aux pieds de petits hôtels votifs, animal de la divinité Inari.

Aux origines du sanctuaire, le rêve de Minamoto Yoritomo. Cet homme vit un renard en songes lui expliquant comment gagner la guerre et devint alors le shogun de l’ère Kamakura. Ainsi, lors de sa victoire, il fit construite ce lieu sacré en son honneur. Je vous enjoins à découvrir ce sanctuaire hors des sentiers battus, un vrai coup de cœur.


Le Daibutsu du Kotoku-in, grand Bouddha de Kamakura

Note : 4 sur 5.

️Ouverture : 8h00-16h45

Comment s’y rendre ? 25 minutes à pieds

Prix : 300 yens

La foule se fait plus dense à mesure que je m’approche du Kotoku-in. Une courte allée mène à la star des lieux, le grand Bouddha de Kamakura. Ses dimensions, 121 tonnes de bronze pour 13 mètres de hauteur, sont vraiment impressionnantes.

Assis en tailleur, sa splendeur est ineffable. Sa couleur émeraude se détache sous le ciel céruléen. Les pétales parme des sakura virevoltent sous son regard. Le daibutsu semble veiller sur nous, de son expression énigmatique qui me rappelle étonnamment la Joconde. Après celui de Nara au Todai-ji, il est le deuxième plus grand Bouddha assis du Japon, véritable symbole.

Pour être honnête, j’imaginais le Kotoku-in bien plus grand. Aux origines, en 1252, le daibutsu fut construit en bois et placé au sein d’un pavillon. Or, après maints tremblement de terre et typhons, le Daibutsu fut recréé en bronze et placé en plein air, fascinant témoin des âges depuis le XVème siècle. Expérience atypique, il est possible de rentrer à l’intérieur de la statue.

💡À savoir : La statue est creuse et les visiteurs peuvent voir l’intérieur pour la modique somme de 20 yens. Comme assez souvent dans les temples, il vous faudra du liquide pour s’acquitter des frais d’entrées.


Hasedera, le temple en bord de mer à Kamakura

Note : 5 sur 5.

️Ouverture : 8h00-17h00

Comment s’y rendre ? 10 minutes à pieds

Le temple Hasedera, appartenant à la secte Jodo, a été fondé en 736 par Fusasaki Fujiwara. membre éminent du clan éponyme. Le temple s’érige en hauteur, sur différents paliers, chacun d’entre eux réservant leurs lots de splendeurs.  

L’entrée débute par un somptueux jardin japonais. Au centre de celui-ci, un chemin de pierre fend l’étang, où kyrielle de carpes koï déambulent. A l’écart, l’entrée d’une grotte m’intrigue. Nommée Benten Kutsu se dissimule à l’intérieur, la déesse des arts Benzaiten et les statues de seize enfants sont sculptés à même la roche. S’ensuit une halte agréable au joli jardin zen juste en face.

💡À savoir : Avis aux claustrophobes, les passages dans la grotte sont parfois très exigus.

Une fois ressorti à l’air libre, d’innombrables statuettes jizo parsèment le chemin vers les hauteurs du temple. Parsemées de mousse, elles rendent hommages aux enfants décédés, conférant une ambiance solennelle au lieu. Ici, les traditionnelles plaques votives en bois, les emas, sont remplacées sont remplacées par des coquilles d’huîtres.

Au pallier suivant, s’érigent les pavillons principaux de l’Hasedera. En son sein, s’élève l’impressionnante déesse de la compassion et ses 9 mètres d’envergure, entièrement recouverte de feuilles d’or.

Village de pêcheurs au Japon - Vue d'un animé - Blog au gré des continents

L’histoire de l’Hasedera

En 721, une moine découvrit un camphrier, un arbre majestueux à partir duquel il créa des statues, les Kannon. L’une est au temple Hasedera, dans la préfecture de Nara. La seconde fut jetée à la mer, dans l’espoir qu’elle apporte protection aux habitants la trouvant sur leurs rives. La déesse de la miséricorde s’échoua non loin de Kamakura 15 ans plus tard, sur la plage de Nagai. Ainsi, le temple Hasedera fut érigé en son honneur.

💡À savoir : Il est interdit de prendre en photo la statue de Kannon.

Tout proche, le restaurant Kaikoan, au sein du complexe, permet de faire une pause sur sa terrasse. Enfin, un chemin vallonnée offre une vue pittoresque sur la baie de Kamakura.


Fin de journée à Kamakura au bord de la plage

Note : 5 sur 5.

Après ma visite d’Hasedera, l’appel de la mer se fait plus grand encore. Le bruit des vagues me porte jusqu’à la plage de Yuigahama, toute proche. À la golden hour, la lumière est magnifique. Malgré la saison hivernale, l’air est doux et quelques japonais profitent du bord de mer. Un couple dans le soleil couchant, un surfer au loin, des écolières pour un goûter d’anniversaire. L’océan pacifique, immuable, m’apaise profondément.


Et pour finir, les abords pittoresque de la gare de Kamakura

Citytrip japonais - Train nippon au crépuscule - Blog au gré des continents

Les abords de la gare sont particulièrement photogéniques. J’arrive cependant un peu tard, les jolies boutiques baissent leurs stores, la lumière du jour décline. Les salarymen rallongent le pas, pressé de retrouver leur foyer. L’ambiance est belle à la tombée de la nuit, le long de la voie ferrée. Je rentre vers Tokyo émerveillée mais aussi éreintée par cette journée, des souvenirs pleins la tête.


Où manger à Kamakura ?

  • Daisy’s Cafe : petit restaurant sympa au bord de la mer
  • Magokoro : restaurant vegan avec de bonnes bières
  • Coffee Talks Kamakura : coffee shop coup de coeur, excellent latte et cookies
  • Idobata : très bon café dans un combi
  • Cyan Kamakura : restaurant traditionnel proche du Sasuke Inari-jinja
  • Fallow hermitage : salon de thé dans la bambouseraie de l’Hōkoku-ji

Quand aller à Kamakura ?

Kamakura se visite tout au long de l’année. L’été, la végétation est somptueuse mais la chaleur peut s’avérer étouffante. L’automne et le printemps dévoilent leurs couleurs exubérantes. Et l’hiver, si calme réserve une atmosphère apaisante, plus tranquilles que je vous invite à découvrir.

💡À savoir : Mi-septembre, le festival de Kamakura attire pour ses démonstrations de yabusame, du tir à l’arc à dos de cheval.


Une journée à Kamakura, mon avis

Visiter Kamakura - Escaliers d'un temple - Blog au gré des continents

Kamakura promet de jolis souvenirs à celui qui saura prendre le temps de l’explorer, de sortir des sentiers battus, au-delà des sites touristiques majeurs. La randonnée de Tenen, le temple Zeniarai Benten et le Sasuke Inari-jinja permettent notamment de s’imprégner de son ambiance zen, plus tranquille. Kamakura fut l’un de mes coups de coeur lors de mon premier séjour au Japon. Au lieu de se cantonner seulement au grand bouddha du Kotoku-in, il faut prendre le temps pour apprécier, et explorer, au gré des continents…

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